Imperia

Automobiles Imperia, Nessonvaux

Ancienne usine Imperia






Une partie de la piste d'essai sur les toits de l'usine




Les anciens batiments deja en partie détruit pour d'autre affectation




avec une partie de la piste d'essai




Je n'ai pas su pénétré dans ce terrain pour de meilleur photos la grille d'acces était fermé

Visite du musée Imperia à Fraipont

les photos exposée

La première IMPERIA fut construite en 1906 à Liège, Rue de Fragnée, 63 par Adrien PIEDBOEUF. Celui-ci, originaire d'Aix-la Chapelle, comme Charlemagne, donnera comme emblème à la marque IMPERIA la couronne de l'Empereur.

Très vite à l'étroit dans son petit atelier, A. PIEDBOEUF achètera une usine à vendre à Nessonvaux fin 1907, l'usine PIEPER où l'on fabriquait des canons.

Et les premières IMPERIA sortiront de l'usine dès 1908. La grande aventure débute à NESSONVAUX.

A cette époque ce sont des voitures puissantes de luxe vendues à une clientèle ciblée. Malheureusement, A. PIEDBOEUF décède très vite et l'usine IMPERIA est reprise par Mathieu VAN ROGGEN, un hollandais qui est également le propriétaire des carrières de SPRIMONT. Le nouveau directeur est un homme d'affaire avisé. Il n'a qu'une idéee en tête, faire un grand consortium. Il rachète, fusionne avec d'autres marques célèbres (NAGAN, SPRINGUEL, AUTO METALLURGIQUE, EXCELSIOR) toujours sous le nom d'IMPERIA. Mais surtout il va s'associer avec un espagnol, Franscesco ABBADAL également constructeur d'automobiles. Ces deux hommes, passionnés de mécanique mais également de vitesse vont lancer sur les circuits belges et européens les fameues IMPERIA-ABBADAL qui vont remporter de nombreux trophées dans les années avant-guerre 14-18.

Après guerre en 1922, VAN ROGGEN engage Arnold COUCHARD, un brillant ingénieur qui vient de la FN. Ensembles ils inventent le fameux moteur SANS-SOUPAPES en 1923. Un moteur puissant et solide de 1100 cc ce qui permettra à un public plus large d'acheter une bonne voiture plus petite et moins chère. Le succès de cette IMPERIA fera la renommée de la marque dans les années suivantes et surtout de traverser la fameuse crise boursière de 1929, dont il ne restera plus que trois marques en Belgique (MINERVA, FN, IMPERIA).

Les voitures étaient testées sur les routes du village. Il fallait trouver une solution dans ce site très étroit de la vallée de la Vesdre entre les collines de l'Ardenne et du Pays de Herve. En 1928, une idée surgit de réaliser une piste d'essais dans l'usine même dont une partie sur les toits de l'usine vu le manque de place. Un anneau ovale, unique au monde, de 560 m avec deux virages relevés au pourcentage déconcertant que les deux essayeurs attitrés, Marcel ALBERT et Joseph DECERF vont se régaler. De véritables cascadeurs.

Le but chez IMPERIA n'est pas vraiment de faire une écurie de course. Pourtant en 1930, les dirigeants décident de fabriquer quatre voitures de course, 6 cylindres, spécialement pour le GP d'Europe (la F1 d'aujourd'hui). Trois de ces SS s'élanceront au départ le 21 juillet à Francorchamps, la quatrième sert de mulet. Elles sont de couleur jaune avec intérieur en rouge et noir pour représenter la Belgique. Une course sensationnelle. Les trois IMPERIA finiront derrière trois célèbres BUGATTI (les Mac Laren d'aujourd'hui) aux 4e, 6e et 8e places. Un succès rettentissant qui fera la une dans la presse le lendemain et surtout qui fera gonfler le carnet de commande chez IMPERIA dans les mois qui suivent. IMPERIA décide de participer au GP suivant à BRNO en Tchécoslovaquie avec ses trois SS, la 4e toujours en réserve. A l'issue de cette course, une fut détruite. Une restera en Tchéquie et sera restaurée par son propriétaire en voiture de plaisir. La 3e sera rachetée par un luxembourgeois de Wiltz (visible actuellement au musée de Dieckirch). La 4e reste introuvable. Surprenant de savoir que sur ces quatre bolides construits en 1930, deux sont retrouvés toujours en état de marche.

En 1934, après onze ans, on abandonne le moteur SS (trop difficile à régler, donc polluant) au profit du moteur allemand ADLER qui vient de Francfort. C'est donc du demi assemblage. Tout le reste est fabriqué par les ouvriers de Nessonvaux. Mais c'est aussi pour une autre raison. En effet, en 1933, VAN ROGGEN quitte IMPERIA pour MINERVA et est remplacé à la tête de l'entreprise par M. ZUSTRASSEN, un riche industriel verviétois du textile. Celui-ci a une idée financièrement intéressante. A Verviers, il a trop de laine et sait que les allemands sont demandeurs. Il va donc proposer d'échanger de la laine contre des moteurs. Ce sera aussi le début des tractions avants. Ces IMPERIA TA 7, à moteur ADLER, porteront des noms d'oiseaux ou de dieux (Mésange, Alouette, Mouette, Albatros, Hirondelle, Diane, Jupiter). Dont la plus belle sera la TA 7 JUPITER, surtout le cabriolet aux lignes fuyantes et arrondies. On modifie également le sigle de la marque sur cette JUPITER. Au lieu de la couronne de Charlemagne, on voit apparaître une Tiare, la couronne des papes. Malheureusement, cette superbe TA 7 JUPITER, qui aurait pu rivaliser avec les belles Citroën ou Peugeot, ne survivra que 20 mois. En effet, créée en septembre 1938, ce sera déjà la fin le 10 mai 1940. L' Allemagne envahit la Belgique et l'usine IMPERIA est aux mains du Major MULLER, dont le but est de faire entretenir et réparer le charroi allemand par les travailleurs de chez IMPERIA. Les sabotages seront nombreux où l'usine compte de nombreux résistants parmi le personnel.

Après cette gerre 40-45, il faut vite relancer l'usine. Il n'y a plus de moteurs ADLER. car l'usine de Francfort a été détruite complètement par l"aviation anglaise. On trouvera 1000 moteur HOTCHKISS, à Paris. Ceux-ci vont très bien équiper ces belles IMPERIA TA 8. Elles auront toutes le volant à droite. La dernière TA 8 sera construite en 1949. Ce sera la dernière voiture IMPERIA mais aussi la dern!ère voiture de marque belge, car FN et MINERVA on cessé leur activités autompbiles au cours de la dernière guerre. On peut estimer un production de 18.000 IMPERIA de 1906 à 1949.

Mais il y a 600 travailleurs dans l'usine et il faut les occuper.

Dès 1947-1948 on assemblera des solides et puissantes motos ADLER jusqu'en 1956 (des boulets de canon) qui viennent d'Allemagne en pièces détachées.

Depuis toujours, IMPERIA a fabriqué des machines-outils pour produire, lui-même, ses propres pièces pour la construction de ses automobiles. Mais il s'est avéré que ces machines-outils étaient tellement bonnes qu' IMPERIA décide de les vendre aux nombreux ateliers de mécanique. Un succès retentissant et inespéré. Toutes les usines et ateliers de Belgique possédaient une machine-outil IMPERIA, surtout la MO6, une machine exceptionnelle et performante. Il y eu quinze sorte de machines-outils. De la MO1 à la MO15. IMPERIA en vendra dans le monde entier, jusqu'en Argentine et Uruguay. Un département parfois oublié et moins médiatisé que les voitures.

Mais une autre grande aventure débute chez IMPERIA en 1947. IMPERIA prend des accords avec la firme anglaise STANDARD-COMPANY pour l'assemblabge des voitures STANDARD et VANGUARD. Les voitures arrivent à Nessonvaux en pièces détachées par bateau puis par train à la gare du village. Puis un camion amène ces grandes caisses en bois de 2 m x 4 m environ où sont entreposées 6 voitures. Une nouvelle ligne de montage, moderne, est inaugurée en 1948. De nombreux ouvriers sont engagés pour cette production. En 1950, le top, on compte 750 membres du personnel. La direction anglaise impose quinze VANGUARD par jour. Les ouvriers n'y arriveront jamais. Seulement douze voitures seront assemblées. Le maximum atteint certains jours. Le chef carrossier, Franz Pardon, créera un coupé cabriolet VANGUARD qui sera conçu uniquement à Nessonvaux en 43 exemplaire, dont un est toujours, aujourd'hui, dans un magnifique état en Grande-Bretagne

En 1953, TRIUMPH reprend la firme VANGUARD. C'est ainsi que l'on assemblera à Nessonvaux, également, des Triumph Mayflower, des TR2, dont une TR2 FRANCORCHAMPS fabriquée en 22 exemplaires avec toit fixe, uniquement à Nessonvaux. Une création de Franz Pardon, le chef carrossier de Nessonvaux et on terminera avec les TR3 et VANGUARD III jusqu'en 1958, date de fermeture de l'usine de Nessonvaux. Triumph décide alors de s'installer à MORTSEL. On peut estimer que 18.000 VANGUARD ET TRIUMPH auront été assemblées de 1947 à 1958 dans l'usine de Nessonvaux.

IMPERIA tentera pourtant de se sauver en finissant des ALFA-ROMEO, type 1900 pendant une année, sans succès, de 1953 à 1954. Des essais, sans succès aussi avec l'importation, la finition et l'entretien de camions et autocars BUSSING.

Tout est fini le 27 juillet 1958 au retour de vacances des travailleurs qui ne rentreront pas das leurs ateliers. La porte est définitivement fermée. Un drame économique pour le village de Nessonvaux. Mais pas vraiment de drame social, une fermeture sans grèves, sans heurts, (très différent de RENAULT-VILVORDE en 1999, 40 ans plus tard) car tous les ouvriers seront recasés le lendemain dans les nombreuses usines de la vallée de la Vesdre, très prospère à cette époque.

Tout est fini, IMPERIA-NESSONVAUX, toute une somptueuse histoire.

MAGNIFIQUE sujet !
les photos d'époque sont un vrai trésor !

Il existe une belle vidéo avec le retour d'ancien(ne)s ouvrier(e)s qui revenaient des années plus tard sur le site

Baron De Tornaco lors du Grand Prix de Belgique en sur Imperia

Une de 4 Imperia de Grand Prix achetée par un collectionneur de Wiltz (Lux.) Musée de Dieckirch (Lux.)

De Tornaco n° 5 Imperia Abadal 1922




GP de Brno n° 22 Imperia 1930


GP de Belgique n° 1 1930 Geoffredo Zehender, Imperia


24 heures de Francorchamps n° 28 Thelusson/Ledure, Imperia

bien belles suites!

IMPERIA "Albatros" (1934)

La fameuse piste d'essai sur les toits de l'usine Imperia, il n'en reste qu'une petite partie

Impéria 10 CV de 1911 à moteur 65/100. On distingue nettement les jantes amovibles.





Le Livre d'Or de l'Automobile et de la Motocyclette, R.M.U.

Gérard, tu ne nous as pas parlé des accords entre cette marque et Voisin.
Ce dernier fournissait des caisses au constructeur belge
ici une caisse de Chartreuse à priori...

photos prises par mon ami Emmanuel à l'AUTOWOLD / Bruxelles

Musée Impéria à Fraipont (B), Impéria SS de 1927

JP de NÎMES a écrit:

Gérard, tu ne nous as pas parlé des accords entre cette marque et Voisin.
Ce dernier fournissait des caisses au constructeur belge
ici une caisse de Chartreuse à priori...

Si je n'en ai pas parlé c'est que j'ignore cette partie de l'histoire des Impéria avec des caisse de Voisin, mais si quequ'un peu nous éclairé ce sera le bien venue

1927 Impéria 8/12 HP Sans Soupapes, berline carrosserie Fr. De Clerck à Anvers

1935 Impéria Albatros TA 4 (traction avant)

Imperia

je ne la trouve pas très élégante celle-ci !

Suite aux énormes inondations qu'ont connues l'Allemagne et la Belgique

Le musée des automobiles Impéria, c’est fini !

https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_le-musee-des-automobiles-imperia-c-est-fini?id=10823701&fbclid=IwAR2OwC9gBEDZQb8lxM-7ERR6uG2yjIFxWYS9xzhl63-tkjoURiKyA9uKjFA

Dommage pour toutes ces pièces d'archives et photos originales qui se trouvaient au musée et qui ont disparu avec les flots
Une partie du patrimoine industriel Belge.
Je sais que les gérants du musée étaient en pourparlers pour avoir une meilleur infrastructure mais les politiques n'ont pas d'oreilles, dommage

26 mars 1911 journal de Charleroi