EXCELSIOR 1903-1932
1903-1907 Cie NATIONALE EXCELSIOR (BRUXELLES) av. de Tervuren, 4-6
1907-1909 A. DE CONINCK & Cie (BRUXELLES) rue de Turquie, 90-92 à St-Gilles
1909-1927 S.A. des AUTOMOBILES EXCELSIOR (ZAVENTHEM)
1927-1932 S.A. des AUTOMOBILES IMPERIA-EXCELSIOR
(ZAVENTHEM et NESSONVAUX-LEZ-LIEGE)
L’EXCELSIOR figure parmi les fleurons de la construction automobile belge, tant par sa conception technique que par ses qualités routières et sa remarquable finition.
La Compagnie nationale EXCELSIOR (1903-1907)
L’ingénieur Arthur DE CONINCK se passionna pour l’automobile des la fin du siècle dernier.
Fin 1903 il crée la “Compagnie Nationale EXCELSIOR” dont les activités se situaient dans un modeste garage établi 4-6, avenue de Tervueren à BRUXELLES.
C’est là que seront fabriquées à partir de janvier 1904 quelques voitures pourvues d’un châssis en bois armé et d’un moteur français de marque ASTER à un, deux ou quatre cylindres. Outre la marque ASTER, la Compagnie nationale EXCELSIOR représentait également la marque autombile CORNILLEAU-SAINTE-BEUVE de PARIS.
En 1905, Arthur DE CONINCK présente trois modèles à châssis en acier embouti et à moteur quatre cylindres, respectivement de 16, 22 et 30 cv. Mais les EXCELSIOR étaient des voitures formées de pièces assemblées (moteur Aster, châssis Arbel construit par les Forges de DOUAI, transmission Malicet et Blin) et Arthur DE CONINCK visait surtout à développer un véhicule de sa propre conception. Le pas sera franchi à partir de 1907.
La S.A. CONINCK & Cie 1907-1909
La compagnie prend une forme juridique nouvelle par la constitution en janvier 1907 de la “Société A. DE CONINCK & Cie” au capital de 12.500 F or et les ateliers transférés à SAINT-GILLES-LES-BRUXELLES au 90-92 de la rue de Turquie Inactuelle rue de Tamines).
En 1907 encore sort le premier modèle entièrement construit par la firme : une 14/20 HP à moteur quatre cylindres, à soupapes lalérales et culasse en L, transmission par cardan. Ce modèle qui sera construit jusqu’en 1914 subira diverses améliorations au fil des années. Cette type D 14/20 existera aussi en version puissante, la type D 14/20 Rapide et en type de ville appelée type B Fiacre.
La S.A. des AUTOMOBILES EXCELSIOR 1909-1927
Période précédant la Première Guerre mondiale.
En 1909, la raison sociale de la firme est modifiée pour devenir la “Société des Automobiles EXCELSIOR” et afin de satisfaire une clientèle sans cesse croissante, la société rachète en 1910 l’usine de la société des Autombiles BELGICA à ZAVENTEM près de BRUXELLES, société alors en liquidation.
Durant cette période qui précède la Première Guerre mondiale, la production se diversifie.
La D-4 14120 à moteur 4 cylindres et boîte 4 vitesses poursuit son développement avec un châssis qui bénéficie d’un système orginal de graissage des articulations (il ne fait pas appel à la graisse consistance mais à l’huile, toutes les articulations étant munies d’un petit réservoir d’huile où trempe une mèche qui maintient l’articulation en humidité grasse), tandis que la lubrification du moteur se fait sous pression par une pompe à engrenages amenant l’huile aux coussinets de bielles, système diminuant le risque d’encrassement des bougies, des soupapes et de la chambre de compression.
En 1910 sort un nouveau modèle, al D-6 18124 à moteur 6 cylindres en deux blocs (85×130) de 4500 cc et boîte 4 vitesses qui, des le début de sa fabrication se distinguera par sa souplesse, son endurance et une tenue de route exemplaire. Ce modèle développant 66 cv et qui pouvait être équipé d’un moteur plus poussé à soupapes superposées, permettra à EXCELSIOR de développer sa renommée. Aux types D-4 et D-6 vient s’ajouter en 1913 la type F ou “Roi des Belges”, à moteur six cylindres et boîte trois vitesses.
Sur le plan technique, tous les modèles disposaient d’une pompe à l’huile à engrenages pour le graissage des moteurs et d’un réservoir d’huile fixe sur le tablier pour bénéficier de la chaleur du moteur et amener la fluidité de l’huile. Quand au groupe moteur/boîte de vitesses ils étaient, bien que séparés, assemblés sur un carter commun rigide rivé lui-même au châssis ce qui évitait toute erreur de centrage des axes moteur et de la boîte.
Les plus grands carrossiers tels d’IETEREN et VAN DEN PLAS en Belgique, BINDER en France et BELGRAVIA en Angleterre réalisèrent pour les modèles de splendides habillages. Avec une production de 250 châssis en 1913, – chiffre respectable pour l’époque – EXCELSIOR exportait une partie de sa production vers l’Angleterre où ses voitures étaient particulièrement appréciées. Le radiateur plat adopté par la marque depuis les débuts de sa production fera place à partir de 1914 à un radiateur en léger coupevent.
Pendant la durée de la guerre, l’usine sera occupée par les Allemands et la production automobile suspendue. La famille royale belge acheta plusieurs EXCELSIOR et lorsque le Président POINCARE rendra visite au Roi Albert sur le front de l’YSER en octobre 1914, c’est à bord d’un Torpêdo EXCELSIOR six cylindres qu’ils se déplaceront.
Période de l’après-guerre à 1927
Lorsqu’ils quittent les usines EXCELSIOR en 1918, les Allemands emporteront la plupart des machines, retardant ainsi la reprise des activités de production automobile de la marque qui n’aura lieu que dans le courant de l’année 1919 avec un nouveau modèle préparé pendant la guerre, à l’insu des occupants : l’ADEX B (ADEX désignait un certain nombre de brevets de DE CONINCK et était composé des initiales de Arthur DE CONINCK-EXCELSIOR).
Equipée toujours du 6 cylindres (deux blocs), cette fois de 85×140, à soupapes latérales et boîte trois vitesses, la suspension arrière de l’ADEX B était du type cantilever avec les ressorts placés en dessous des longerons du châssis. Mais l’originalité technique vient de l’apparition d’un système de freinage en diagonale sur les quatre roues (intensité égale de freinage sur chaque roue quel que soit l’angle de braquage et les mouvements de la suspension) et du montage sur le pont arrière d’un stabilisateur mis au point par DE CONINCK (système ADEX). Ainsi l’équilibrage de freinage êtait-il obtenu par deux timoneries constituées de câbles souples réglables par tiges filetées, tandis que le stabilisateur constitué d’un parallélogramme articulé par biellettes tant aux longerons du châssis qu’à l’essieu permettait d’en maintenir la position et de supprimer le roulis que pouvait provoquer la suspension cantilever.
Ce système tout à fait remarquable permettant la stabilité de l’ensemble, sans réaction nuisible du train arrière quelque soit la vitesse et l’état de la route, sera adopté par d’autres constructeurs dont MINERVA.
Octobre 1922 vit l’apparition de l’ADEX C grande routière capable d’atteindre 140 km/h et de l’ADEX SPORT, voitures toujours équipées de moteur six cylindres mais monobloc cette fois aux côtes de 90×140 et de 5.332 cc. La distribution s’effectuait par arbre à cames en tête et alimentation à trois carburateurs. Le radiateur adoptait un nouveau dessin de type plat.
Avec une production annuelle d’une centaine de véhicules seulement, DE CONINCK décide en 1925 de ne plus construire qu’un modèle unique livrable en trois versions différentes avec le moteur six cylindres monobloc avec côtes de 9Ox140 disposant d’un vilbrequin à sept paliers :
– Tourisme à un carburateur (130 km/h)
– Sport à trois carburateurs (145 km/h)
– Super sport à trois carburateurs permettant d’atteindre 160 km/h.
Fin 1926, EXCELSIOR présente une version modernisée de l’ADEX la type Albert 1er proposée en deux modèles à boïte quatre vitesses d’une grande précision : la Tourisme (110 cv) et la Sport (130 cv) lesquelles pouvaient être livrées en châssis longs ou courts ajoutant au système ADEX l’adoption d’un servofrein à dépression DEWANDRE. Ces voitures évidemment très chères s’adressaient à une clientèle fortunée, amateurs de belle mécanique.
Alors qu’à BRUXELLES André PISSART devient début de 1927 agent général des voitures EXCELSIOR (garage du bd de Waterloo à BRUXELLES), le remarquable constructeur belge subit comme d’autres marques belges l’importation massive des voitures américaines et les prémisses de la grande crise économique de 1929. Il ne s’en remettra pas.
S.A. des AUTOMOBILES IMPERIA-EXCELSIOR 1927-1932
A la fin de l’année 1927, la grande marque fut rachetée par IMPERIA don le patron VAN ROGGEN, tentait de regrouper l’industrie automobile belge. Début 1929, le stock des pièces EXCELSIOR fut envoyé à LIEGE, aux usines DERIHON, appartenant déjà à IMPERIA, où quelques châssis seront encore montés. La dernière exposition où apparut une EXCELSIOR fut le Salon de BRUXELLES de décembre 1930, L’usine de ZAVENTEM servira encore à la fabrication des carrosseries IMPERIA jusque vers 1933 puis sera vendue.
Une des grandes marques belges disparaissait alors de la scène de la production automobile mais aussi des circuits et des épreuves sportives où elle s’illustrera de 1909 à 1927 par sa régularité et la fiabilité de la mécanique.
Ainsi la compétition automobile, bien que les EXCELSIOR ne furent pas spécialement conçues pour la course, lui a-t-elle permis de se forger une image exceptionnelle de niveau international.