PIEPER 1899 – 1903
Nessonvaux (Liège)
Le nom des Etablissements PIEPER demeure intimement lié aux débuts de la construction automobile en Belgique bien que son fondateur Henri PIEPER soit décédé en 1898. Fondée en 1848 la firme PIEPER, dont les usines se situaient alors rue des Bayards à Liège, fut d’abord une usine à canons puis une fabrique d’armes avant de s’orienter en 1890 dans la construction de bicyclettes, production en plein essor à la fin du XIXème siècle. Implantés alors rue Gomélevay à Nessonvaux, les Ets. PIEPER produisaient sous les marques PIEPER et BAYARD pas moins de 10.000 bicyclettes au cours de la seule année 1898.
C’est à cette époque que la firme de Nessonvaux décide de se lancer dans la fabrication de voitures légères, s’attaquant alors à trois types différents de voitures: un modèle à essence, un modèle électrique et un modèle mixte, lesquels seront mis au point par Henri PIEPER junior et son frère Nicolas.
La PIEPER d’origine était une voiturette biplace à essence avec moteur monocylindrique DE DION BOUTON de 3 cv ou un deux cylindres de 6 cv avec transmission par courroie, le constructeur annonçant pour ces modèles une vitesse de pointe de 25 à 30 km/h. En 1900 s’ajoute une deux places électrique dont la batterie qui pesait 250 kg permettait de parcourir 70 à 80 km à 20 km/heure avant recharge, ce qui était alors remarquable.
Quant à la voiture mixte de PIEPER, ce n’était pas l’une des moindres curiosités de la marque avec son moteur à essence DE DION-BOUTON monocylindrique de 3 cv se trouvant à l’avant, accouplé à un moteur électrique situé sous le siège et qui recevait son courant d’une forte batterie de 40 éléments et d’un poids de 125 kg. Malgré ses 400 kg à vide, ce véhicule avait une autonomie de ± 250 km, pouvait gravir des côtes de 12 % à 12 km/heure et circuler sur « bonnes routes » entre 25 et 30 km/heure. Le démarrage se faisait sans manivelle en embrayant le moteur essence sur le moteur électrique lancé par la batterie. Le freinage était assuré à l’aide de deux pédales, l’une agissant sur l’arbre moteur et l’autre sur le tambour des roues arrières. La marche arrière se faisait en inversant le sens de marche du moteur électrique qui intervenait alors seul.
Ainsi, dès l’année 1900 les Ets. PIEPER faisaient preuve d’une inventivité technique remarquable. Les véhicules PIEPER furent primés dans différentes manifestations internationales telles BERLIN en septembre 1899 et PARIS en 1900. Poursuivant la fabrication des types électriques et pétroléo-électriques, PIEPER développera différents modèles à essence dont les carrosseries se diversifièrent.
En 1902 la production des voitures à essence comprenait une deux cylindres de 7 cv et de quatre cylindres de 12 et 20 cv avec boite de vitesses à engrenages. Cette gamme fut encore exposée au Salon de Bruxelles de mars 1902 et la même année des motos à cylindre unique incliné vers l’avant et transmission par courroies mises en production. PIEPER arrêtera ses activités en 1903 et les Usines de Nessonvaux seront rachetées par Adrien PIEDBOEUF pour y implanter IMPERIA. Quant au système pétroléo-électrique mis au point par PIEPER, il sera développé à partir de 1906 et jusqu’en 1911 par la société « L’AUTO-MIXTE » implantée à Herstal.
Il se lancera également dans la construction de voitures automobiles, donnant à sa marque le nom d’IMPERIA et choisissant comme écusson une couronne : ces deux éléments rappelant la ville d’Aix-la-Chapelle et l’Empire de Charlemagne…. Le rachat des Usines PIEPER, rue Gomélevay à Nessonvaux vers 1905 lui permettra, à partir de 1908 avec l’aide de l’ingénieur allemand Paul HENZE, de donner le vrai départ des automobiles IMPERIA et d’en assurer leur développement.