SNOECK 1899 – 1905
Ensival-lez-Verviers
Atelier textile, cette firme d’Ensival s’oriente à partir de 1870 vers la fabrication de machines textiles qui feront sa renommée internationale. Mais les Ets. SNOECK n’allaient pas rester indifférents au phénomène naissant de l’automobile. Dès la dernière décennie du dix-neuvième siècle, ils obtiennent l’exclusivité de la vente en Belgique des voitures construites à LEVALLOIS-PERRET par le Comte Henri de RIANCEY.
Il s’agit alors d’un véhicule deux places à roues avant motrices équipé d’un moteur de 2,5 cv, à deux cylindres horizontaux opposés et refroidis par ailettes, la direction se faisant par barre franche et pivot central. Parallèlement, les Ets. SNOECK, sous la direction de l’ingénieur Louis WEVE, développent leurs recherches sur des moteurs et automobiles à vapeur, mettant à l’étude dès 1898 une voiture à quatre places, prototype qui après un premier essai tombera dans l’oubli.
En 1899 Albert SNOECK achète les brevets des voitures « BOLIDE » construites à Paris par Léon LEFEBVRE, devenant même le principal bailleur de fonds de l’entreprise parisienne. SNOECK entame alors, dans ses ateliers d’Ensival, la construction des voitures qui porteront le nom de « BOLIDE SNOECK », l’ingénieur Louis WEVE en améliorant le développement et le rendement. Selon le type de véhicules, le moteur horizontal de 2 ou 4 cylindres placé à l’avant, fournira 8, 16, 30 ou 40 cv et les premiers essais sont à ce point encourageants que dès 1899 le « BOLIDE SNOECK » est aligné en course aux mains de pilotes tels JENATZY ou le baron P. de CATERS.
Le 14 juin 1900 un « BOLIDE SNOECK » participe à la première édition de la Coupe GORDON-BENETT et quelques jours plus tard c’est sur un nouveau véhicule de la marque que Camille JENATZY atteint 94 km/h au kilomètre lancé de la course de DIEGEM, se rapprochant ainsi du record absolu (105,904 km/h) qu’il avait réalisé le 28 avril 1899 au volant de sa propre voiture électrique « La Jamais Contente ». Le « BOLIDE SNOECK » réalisait ainsi un record mondial pour une voiture à pétrole. Même si la faiblesse de cette voiture fut, à l’origine, sa transmission par courroie, son palmarès sportif n’en demeure pas moins remarquable jusqu’à sa dernière apparition au Meeting de Spa de septembre 1904.
Quant aux modèles « clients », la production SNOECK comportait une deux cylindres légère de 8,5 cv à boite trois vitesses et transmission par cardan, ainsi que des deux et quatre cylindres de 12, 16 et 24 cv ainsi que différents véhicules utilitaires avec charge utile de 2, 3 et 6 tonnes ainsi que des modèles destinés au transport en commun.
Avec le départ de Louis WEVE qui en 1905 devient Directeur de l’Ecole Supérieure des Textiles de Verviers, la page de l’aventure automobile des ETS. SNOECK est définitivement tournée. Les Ateliers SNOECK se consacrent alors exclusivement à leur activité première, la manufacture de machines textiles jusqu’à ce qu’en 1976, aux prises à de graves difficultés financières, la firme d’ENSIVAL ferme définitivement ses portes et soit mise en faillite.