les GAZOGENES et autres gaz de ville ou comprimé

PANHARD - CHAUSSON KOM

Que de belle et bonne documentation

L’idée de se prémunir contre la disparition des pétroles importés est apparue à la fin de la Première Guerre
mondiale quand, en 1917, la France a manqué de combustibles liquides.
C’est pourquoi, entre 1921 et 1923, des efforts importants sont consentis en faveur de l’élaboration de carburants, à partir de ressources nationales, en
utilisant prioritairement l’alcool.
. Contrairement à la voie choisie dans ce domaine par l’Allemagne et le Royaume-Uni, la réflexion technique ne passe que marginalement par la fabrication de produits liquides à partir des combustibles solides fossiles, comme la houille et le lignite.
Pays encore majoritairement rural, la France se penche d’abord sur les ressources de son sol, agricoles et forestières, au moment de produire ce qui prend le nom
de carburants nationaux.
La betterave et les surplus viticoles permettent d’élaborer un mélange avec du benzol ou de l’essence, qui prend le nom d’alcool-carburant.
Le bois et le charbon de bois sont reconnus comme des combustibles de choix, pour produire le gaz pauvre susceptible d’alimenter les véhicules équipés de gazogènes.
Pendant l’entre-deux-guerres, la plupart des initiatives prises en faveur de cette industrie des carburants de remplacement se soldent par des échecs malgré les multiples relais institutionnels
Le rendement des moteurs alimentés par ces carburants est médiocre et leur fiabilité dégradée.



12 Mars 1927, rallye des carburants nationaux, voiture haut-parleur marchant au gazogène à PARIS, place de la Concorde (photo agence ROL/BNF)

Les carburants forestiers dans les années 30

Dans un contexte d’abondance des pétroles d’importation, les carburants nationaux sont souvent plus onéreux.
Mais l’évolution inquiétante de la situation internationale au cours des années 1930 conduit les pouvoirs publics à se substituer aux initiatives privées et sectorielles, pour promouvoir cette filière dont les débuts sont laborieux.
Les carburants forestiers, aussi appelés gaz des forêts, deviennent, à la suite de l’alcool, le carburant national par excellence.
La forêt française connaît, à cette époque, une crise assez importante, qui s’explique par la perte d’une partie des débouchés des taillis sous futaies.
Ils sont en train de perdre, dans les zones urbanisées, leur usage comme chauffage domestique.
Parmi ses moyens d’action, le gouvernement utilise surtout des avantages fiscaux.
Mais les incitations accordées en 1934 n’ont d’autres résultats que de maintenir les études des constructeurs, sans que la clientèle ne manifeste un engouement quelconque en faveur des carburants nationaux et des véhicules équipés de gazogènes .

C’est pourquoi, en 1938, aux mesures incitatives succèdent des pratiques plus contraignantes, comme l’obligation, pour les entreprises qui possèdent plus de dix véhicules, d’adapter au moins 10% de leur flotte à l’utilisation des carburants forestiers.

D’après la grande synthèse consacrée en avril 1939 par la revue Technica, aux différents types de carburants, le bilan est encore mitigé :

« D’heureuses mesures législatives et administratives préparées par une active propagande et par l’action de l’État et des collectivités intéressées ont
aidé puissamment à cette reprise. Les transports civils routiers, les transports militaires (et nous sentons bien ce que ce mot veut dire à l’heure présente), les transports ferroviaires, la navigation intérieure, l’agriculture et l’artisanat rural, ont réalisé déjà bien des utilisations du “ Gaz des forêts ” et les développent chaque jour. Mais,
si encourageants qu’ils soient, ces résultats ne sont que des points de départ. »

Certes, en 1940, le parc de véhicules à gazogènes français est le plus important au monde, mais il ne regroupe encore que 8 000 unités, dont un quart seulement fonctionne régulièrement.
La technique est malgré tout éprouvée et les matières premières, les tôles pour construire les fours de carbonisation du bois et les gazogènes, sont relativement abondantes .
Par conséquent, dès que le gouvernement de Vichy prend conscience des conséquences de la disparition des carburants, il manifeste un intérêt particulier en faveur des gaz des forêts et prend, dès le mois d’août 1940, une série de mesures qui encouragent l’équipement en gazogène d’une grande partie des camions et camionnettes en
circulation en milieu rural. En ville, c’est surtout le gaz de cokerie ou des usines gazières qui s’impose comme carburant.

FACEL fabricant de gazogènes, mais aussi de découpeuses à bois pour les gazogènes et les fours pour faire du charbon de bois

J'aime bien ce sujet parce qu'à l'époque il mettait en évidence le savoir-faire et la débrouillardise de nos compatriotes.
Un dessin de 1941

1941 un triporteur avec son Gazogène "ROLLAND Frères"

Gazogènes SUCA-Bois licence Datyl (1942)

Publicité de 1943 pour les Gazogènes SUCA-Bois

Gazogène G.E.P. des Etablissement Guiraud à ALES (Gard).
Je connaissais le garage GUIRAUD, son patron, pilote en rallyes sur PEUGEOT 203 améliorées dans les années 50, mais je ne connaissais pas cette activité en période de guerre (publicité de 1943)

Les sacs en papier pour charbon de bois

Les motoculteurs à Gazogènes ROLLAND Frères

publicité de 1943

Gazogènes BACO Bois pour tracteurs agricoles

Le gazo dans tous les domaines

Tout ce qui a un moteur a reçu une adaptation pour fonctionner avec des carburants alternatifs.

une PEUGEOT 202 fonctionnant au gaz comprimé pendant la seconde guerre mondiale à Paris

GAZ de ville comprimé

GAZOGENE G.E.P. à Alès (Gard)